Économie estivale – la culture, les publics... et les lieux ouverts

 



 

La venue de l'été sur fond de pandémie


Après cette année, où commerces et lieux culturels ont connu plusieurs mois de fermeture, la solidarité s'apparente beaucoup au choix que l'on fait, en tant que vacancier, d'aller à ce film, dans cette salle ou encore dans cette ville. Les couloirs du métro parisien ont arboré les lieux de destination et leur « tonalité » (nature, spécialités gourmandes, attractions...) ; et les départs sont lancés, festival Django Reinhardt, festival de Cannes, Avignon pour n'évoquer que les rdv français.


Un autre phénomène de la digitalisation


Le numérique, avec le boost de cette année s'est bien glissé dans la vie quotidienne... et il fait également décoller le marché de l'art. Car si les technologies numériques transforment bien les relations et la logistique, elles ouvrent également à d'autres types d'expériences esthétiques. Goûtant la relation privée, liée intrinsèquement à l'écran que le digital art peut entretenir, les acheteurs s'emballent pour les créations numériques ; la vente à 69,4 millions de dollars d'Everydays – The first 5000 days du designer / graphiste / artiste Beeple en mars 2021 a fait grand bruit (plusieurs articles à consulter, du Figaro à la BBC). Le plus curieux, ou du moins, là où se joue une réelle transformation, étant la forme des transactions associées ; là où les commissaires priseurs et les salles de vente garantissaient la transparence des transactions et l'authenticité des biens, cette nouvelle vague d’œuvres numériques se posent entre autre comme innovantes par le process de la blockchain. Avec celle-ci, c'est chaque internaute et membre de la chaîne, qui, en s'y intégrant, refait les calculs et verrouille & ajoute un élément supplémentaire au code qui fait la blockchain Les œuvres sont garanties par un « non fungible tonken », valant en quelque sorte « certificat d'authenticité ». Lorsque les salles et commissaires se voient ainsi concurrencées par les relations cryptées / contractuelles de la blockchain, cela bouscule certaines certitudes, et notamment les métiers et intermédiaires faisant autorité. La culture, et le marché qui co-existe autour d'elle, sont de fait choses mouvantes. Si Sotheby's et Christie's, pour l'instant, se tiennent toujours comme faire-valoir de l'échange entre artistes et public, quelques créateurs audacieux pourraient toutefois véritablement jouer de ce nouveau type de face-à-face avec les publics & clients potentiels ! 


Finances culturelles... et utiliser & habiter un espace


Pour les lieux culturels plus traditionnels, ouverts au grand public à l'occasion d'expositions, de collections, ou d'événements, il y a l'enjeu délicat, tout particulièrement cette année, d'une comptabilité positive ; avec les recettes possibles, entre billets d'entrée, boutique et restauration - et les apports comme les subventions et partenariats. Et il y a surtout ces différences entre établissements :  la finalité des « produits » – présentés, vendus, crées – qu'on y trouve, et qui rythment finalement nos vies et changent la façon dont nous vivons – car notre imagination les retient, ces moments, ces dialogues, ces matériaux ; ils provoquent des ressentis, des émotions ; ils rappellent des liens, des lieux, ils forment des connivences, autour de valeurs, d'instants, d'atmosphères. C'est cette importance au lien, à la création et à l'ouverture que transmettent ou ont transmis plusieurs figures des scènes culturelles parisiennes, de Didier Deschamps, anciennement au Théâtre National de la Danse, le Palais de Chaillot, à José-Manuel Gonçalvès, l'actuel directeur du 104. 

 

Et puisque ces figures s'avèrent plutôt de belles âmes, en ce qui concerne mettre en œuvre et "penser" la culture, voici, en cet été 2021 des contenus à ré-écouter, relire ou découvrir :  un entretien avec l'ancien Directeur de Chaillot ici et un entretien du Directeur du 104 avec Frédéric Martel, dans l'émission Soft Power du 10/01/2021 ici.  


Bon été à tous ! 


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