La Pandémie, le risque et "nous"
Le Professeur Philippe Sansonetti a donné une webconférence au
Collège de France le 16 mars 2020 - "Covid 2019 ou la Chronique
d'une émergence annoncée" (à laquelle accéder ici).
Outre sa présentation des éléments connus du Corona virus, il rappelle que ces manifestations du vivant appartiennent à l'évolution des espèces tout en soulignant les conditions particulières qu'amène l'ère de l' Anthropocène.
Et, quand bien même de nouvelles maladies surviennent - parce que ça fait partie de l'évolution, de la biologie - elles enseignent également à voir en l'autre le prochain. Pour reprendre les mots de Charles Nicolle (cité par P. Sansonetti), dans le Destin des maladies infectieuses:
"Il y aura donc des maladies nouvelles. C'est un fait fatal. Un autre fait, aussi fatal, est que nous ne saurons jamais les dépister dès leur origine. Lorsque nous aurons notion de ces maladies, elles seront déjà toutes formées, adultes pourrait-on dire. Comment les reconnaîtrons-nous ces maladies nouvelles, comment soupçonnerions nous leur existence avant qu'elles n'aient revêtu leur costume de symptômes? La connaissance des maladies infectieuses enseigne aux hommes qu'ils sont frères et solidaires. Nous sommes frères parce que le même danger nous menace, solidaires parce que la contagion nous vient le plus souvent de nos semblables." (et son explication quant au semblable et à la solidarité repose, il est vrai, sur une posture morale)
L'Anthropocène, c'est la mondialisation avec un système accéléré de flux (de personnes, de biens, d'informations), une géopolitique affûtée, des systèmes de vie très énergivores, des conditions de vie inégales de part et d'autres du globe. C'est également la conscience grandissante d'un monde aux ressources finies en même temps que l'horizon d'un monde global (et de systèmes de gouvernance articulés à cette échelle).
La solidarité, dans le cas du Covid 19 nous amène à cette expérience inédite du confinement, de la distance sociale. Par les mesures prises, les technologies numériques et notamment les TICs jouent un rôle majeur. Au moment où le contact devient le risque, le vecteur de l'épidémie - et celui auquel en tant que frères et proches nous apprécions - la parole médiatisée, les écrans nous fourniraient les ressources communicationnelles pour pallier le risque, limiter la propagation.
Ce blog prend en tout cas ce parti-pris : rendre l'expérience de confinement profitable et réfléchir à ce qu'il nous faut dessiner, au présent, dans l'avenir proche, pour de meilleures voies possibles.
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