... Quartier Libre ...
"Quartier libre" : un temps consacré à explorer - explorer l'usage que l'on fera d'un temps dégagé... comme un temps au repos.
Je vais préciser qu'à mon sens cette liberté, on la goûte souvent lorsqu'existe un cadre ; un cadre permettant une familiarité, une régularité permettant d'accomplir par ailleurs le travail projeté.
Musarder
Avec la crise, les politiques publiques se centrent sur l'emploi, et idéalement le plein emploi. Dans le labeur, l'Homme trouve sa dignité (et lorsque les SHS se penchent sur la question, c'est souvent l'émancipation qui est mise en avant pour la femme)...Ok, ok pour les vertus morales, pour la carrure que ces épreuves, rencontrées dans le fil du quotidien, font.
Là où tout rappelle la pandémie - puisqu'elle affecte aussi bien l'organisation du travail que l'espace familial - apprécions davantage l'art du divertissement - et "apprécier" dans le sens de ressentir, pour nous, en son propre libre-arbitre, la saveur, le goût que prennent les événements, les histoires et mondes qui se présentent.
Les 1001 Nuits et la voix de Shéhérazade, La Ménagerie de Glace de Tenessee William... l'art repose en cette capacité d'évoquer, d'ouvrir à l'imagination, d'aviver les sensations premières ; détourner des tracas immédiats en convoquant d'autres expériences.
La musique, la danse disent encore autrement le fait d'être, d'exister. Les jeux, également, stimulent souvent logique et sociabilité. Bref, ces à-côtés qui participe de cette "culture" si labile, si ardue à décrire sans figer, donnent souvent ses qualités à l'esprit, créant, par nos goûts et attentions des singularités certaines.
Ludique et économie
Depuis Beaumarchais, les artistes et créateurs défendent leurs droits d'auteur : bien raconter une histoire - et plus encore la représenter - suppose une ingénierie derrière, des lieux d'accueil, des partenaires, des moyens techniques, bref un dispositif permettant d'obtenir un résultat, de cette qualité.
Les jeux vidéos, la création numérique gagnent aujourd'hui le devant de la scène. Portant également des logiques d'intelligence du monde - quand bien même elles sont parfois fondées sur des rapports de violence, de guérillas comme dans GTA ou Call of Duty - elles questionnent le joueur sur son propre système de valeurs. D'autres créations, plus originales comme Sea of Solitude (portée par Quantic Dream) ou The Wanderer, du label indépendant Labelle Games, amènent bel et bien le joueur & acteur à développer son attention aux conséquences des choix et comportements, aux histoires et environnements.
Dans le divertissement s'opère donc cette capacité d'ouvrir un espace mental, de laisser apparaître d'autres idées - avec comme particularité ce temps qui implique souvent le dialogue, le mélange avec d'autres rationalités, logiques, perceptions que la sienne propre ou ceux du "familier".
Ces productions, dans leur diversité, participent à l'économie ; le rapport EY, publié en janvier 2021 sur les
ICC (ici) indiquait la dynamique de ce secteur dans la décennie 2010.
Gardons à l'esprit - en ces temps d'arbitrages complexes - la
richesse que peut apporter (selon les contenus choisis ?) ce "temps volé" du
divertissement...
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